Édition du mercredi 26 novembre 2008
Jacques Pélissard: les élus sont dans un contexte «absolument inédit où leurs trois principales sources de financement (dotations, fiscalité, emprunt) sont particulièrement contraintes!»
Lors de la séance solennelle douverture du 91ème congrès des maires, hier à Paris, Jacques Pélissard a détaillé devant le Premier ministre, François Fillon, les défis qui se présentent aux maires dans ce nouveau mandat municipal. Des «enjeux» qui, pour lui, sarticulent autour de quelques grands thèmes qui seront déclinés au cours de ces trois jours (voir en lien ci-dessous nos informations du 24/11).
En tête de ces défis, celui des finances et de lenjeu de la croissance «que nous partageons avec lEtat.» Il a rappelé pourquoi il est «primordial dapporter aux élus locaux des assurances concernant le financement de leurs collectivités. Or, nous sommes dans un contexte très difficile et absolument inédit où leurs trois principales sources de financement (dotations, fiscalité, emprunt) sont particulièrement contraintes!»
En passant, Jacques Pélissard a souligné «le rôle économique majeur quassument les collectivités locales»: les dépenses dinvestissement et le «soutien quelles apportent à des secteurs dactivité essentiels»: bâtiment-travaux publics, gestion de services publics locaux dans lenvironnement, la voirie, les transports, les services sociaux, lécole ou la culture. Mais aussi les «dépenses sociales, qui ne cessent daugmenter pour tenter damortir les situations de précarité auxquelles nombre de nos concitoyens sont confrontés.» Les communes contribuent également, «aux côtés de lEtat, au déploiement de politiques dampleur nationale, notamment en matière de développement durable ou de logement.»
Dans ces conditions, a-t-il rappelé, les élus ne peuvent accepter ni «l'intégration de toutes les dotations financières de l'État dans une même enveloppe, dont la hausse est limitée à l'inflation prévisionnelle», ni que «le FCTVA soit intégré dans l'enveloppe et absorbe par conséquent une partie substantielle de la hausse des crédits».
Ils ne peuvent non plus «accepter les conséquences sur les budgets des collectivités de lintégration de lensemble des transferts financiers de lEtat dans une même enveloppe, dont la hausse est limitée à linflation prévisionnelle, toujours incertaine, et non à linflation constatée. Pour la première fois, certaines communes subiront en 2009 une baisse de leurs dotations!» Une situation si difficile pour les collectivités quil a fallu, a-t-il souligné, que «la mobilisation de lensemble des associations délus pour obtenir que la réforme de la DSU soit reportée et quelle se fasse en concertation avec les élus locaux.»
En matière de fiscalité locale, il a rappelé que les maires souhaitent «disposer dune fiscalité lisible, plus juste pour les contribuables, assise sur des bases plus modernes, et apportant aux collectivités une pleine autonomie fiscale. Pour y parvenir, la réforme à mener passe nécessairement par une remise à plat du système fiscal local.» Il sagit bien dune «réforme densemble» où la seule refonte des valeurs locatives ne suffirait pas. Et encore moins de la réforme de la taxe professionnelle, «déjà fortement mise à mal lors des réformes passées, les élus ne peuvent accepter une nouvelle atteinte qui fragilise le lien fiscal entre les entreprises et les collectivités et diminue encore les marges de manuvre dont disposent les collectivités sur leurs ressources fiscales.» Tel est le «sens de la démarche conduite conjointement par lAMF, lADF et lARF depuis deux ans», a rappelé Jacques Pélissard.
Quant à limpact de la crise financière sur les emprunts des collectivités, il a souligné que, si «lAMF sest félicitée de la mise en place dune enveloppe de 5 milliards deuros dédiée au financement des projets des collectivités locales», les élus «seront vigilants, à court terme, sur la capacité des collectivités à équilibrer leurs comptes en fin dannée, et à plus long terme, sur les réformes engagées pour leur assurer des financements pérennes et adaptés.»
LAMF sera «également attentive à ce que les communes, qui subiront les effets de la crise économique, puissent bénéficier de la relance des emplois aidés pour maintenir les services quelles ont mis en place pour répondre aux besoins des populations.»
Les interventions de Jacques Pélissard et dAndré Laignel, secrétaire général de l'AMF, seront prochainement mises en ligne dans la rubrique "Congrès" du site de l'AMF (voir lien ci-dessous).
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